Restons positifs

« S'il vous plaît, surtout, surtout, ne pensez pas un éléphant rose »...

 

 

Trop tard ? C’est cette image qui vous vient à l’esprit ? Malgré ma demande explicite de ne pas penser un éléphant rose ?

Alors, que peut donc bien visionner votre enfant quand vous lui demandez de ne pas mettre sa main sur le four, de ne pas taper son frère ou de ne pas renverser son verre ?

 

Le cerveau est une machine complexe mais aussi très « basique » qui enregistre mal la négation

 

Celle-ci est comprise et analysée mais les mots clés, « éléphant rose » sont plus forts, plus importants que la négation « ne pas ».

Parler à votre enfant en phrase positive aide à mieux comprendre les règles. Par exemple : « Le four est chaud, il fait mal », « Dans cette famille, on s’exprime avec des mots », « Le verre reste bien droit sur la table ».

Vous prendrez conscience en faisant cet exercice de changement de vocabulaire que si l’interdit est pour vous clair sur le moment, la règle sous-jacente ne l’est pas toujours.

Vous arrivez, vous adulte, à analyser un danger et à poser un interdit. La règle de base n’est pas toujours évidente alors qu’elle est primordiale. N’oubliez pas que votre objectif à long terme est qu’il comprenne que le four est dangereux : il sera ainsi capable d’enregistrer la règle générale et ainsi mieux comprendre l’interdit.

Une règle de base doit être claire, valable pour tous et facile à comprendre.

 

Ces phrases positives ont aussi un autre intérêt

Pointer à l’enfant son action, qui est perçue comme négative, peut lui faire comprendre qu’il fait mal les choses en général.
Ces phrases répétées à l’enfant tendent à ne pas réduire les dites actions, mais à renforcer la croyance interne que ce qu’il fait est mal. Il rentre ainsi plus facilement dans un rôle: la mauvaise action étant SA mauvaise action.

Rester positif rappelle tout aussi bien à l’enfant la règle à respecter, pose des limites, mais surtout elle reste neutre et sans jugement. Elle permet à l’enfant de corriger librement son action lui-même.
Pour résumer : votre enfant renverse son verre d’eau sur la table car il ne le tient pas droit.

« Ne tiens pas ton verre comme ça ! Tout se renverse » : vous indiquez un mécontentement mais ne donnez pas la marche à suivre, vous voyez un accident arriver mais vous ne guidez pas l’enfant vers une résolution, vous employez « tu » qui condamne l’enfant.

« Si on tient son verre bien droit, l’eau reste bien dans le verre » : vous indiquez une règle générale, sans jugement, sans accusation. Vous permettez à l’enfant de voir lui-même son erreur et de la corriger librement.

 

Le positif ou le négatif ont un impact majeur dans notre vie

Etre bombardé de nouvelles négatives a un lien direct avec le sentiment de mal-être (il est prouvé que de trop regarder les informations peut avoir un impact négatif sur l’humeur).

Nous sommes en permanence sur nos smartphones, connectés aux horreurs du monde. Si connaitre les évènements majeurs nationaux et mondiaux est important, les recevoir au compte-goutte tout au long de la journée est très néfaste.

A l’inverse, recevoir quotidiennement des compliments renforce significativement l’estime de soi. (Attention, un compliment est gratuit. Il ne doit pas arriver en récompense d’un comportement demandé).

Commencer ou terminer la journée par des échanges de compliments peut renforcer la confiance en soi de vos enfants et approfondir les relations familiales.

Ceci marche aussi avec des échanges de remerciements. « J’aime vraiment comme tu souris toujours au réveil », « Quel plaisir de voir tes beaux dessins qui égayent nos murs » ou « merci pour ton calme au supermarché, ça a rendu les choses beaucoup plus simple », « Merci papa d’être rentré tôt ce soir, c’est un bonheur de passer du temps en famille ».

Râler, se plaindre, est un comportement qui s’autoalimente. Le cerveau enregistre ces plaintes comme une liste de problèmes à résoudre, de sentiments non résolus d’impuissance et il s’entraîne à repérer a priori le négatif d’une situation.

Nous prenons vite l’habitude de notre confort et de notre bonheur que nous considérons alors comme normal, et nous oublions parfois les chances et joies de nos vies.

C’est un petit exercice cérébral qui vaut la peine : chaque jour regardez ce qui vous rend heureux ! (parlez de nos souffrances et de nos soucis est très important. Ceci est à différencier de la plainte répétée et non résolutive).

 

Alors, défi du mois de la rentrée ! Souriez au moins une minute chaque jour, parlez en phrases positives et montrez-vous que vous vous aimez ! Simple mais pas toujours si facile.

 

Aude Mouton
www.psycholondres.com
psychologue.mouton@gmail.com

 

 

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