Une étude suggère que les enfants qui parlent couramment deux langues ont plus de facilités d’apprentissage dans un environnement bruyant que les élèves qui parlent une seule langue.
On a demandé à des élèves bilingues et monolingues d’une école primaire anglaise de Cambridge d’identifier l’animal qui était méchant lors d’une série d’affirmations enregistrées. L’étude montre que lorsqu’une autre voix interrompt l’enregistrement, les enfants bilingues sont ceux qui s’en sortent le mieux.
Cela démontre “l’importance d’apprendre une deuxième langue dès le plus jeune âge“, a declaré le docteur Roberto Filippi, co-auteur de l’étude. “L’acquisition de deux langues dans la petite enfance procure un effet positif sur le développement cognitif”, a precisé le docteur Filippi, maître de conférences en psychologie à l’Université Anglia Ruskin.
La vache mort le cheval
Environ quarante enfants âgés de sept à dix ans, des écoles Histon et Imington Junior School ont participé à cette étude.
Parmi eux, la moitié parlait anglais. Les autres parlaient anglais et une autre langue, dont l’italien, l’espagnol, le néerlandais, l’arménien, le Bengali, le polonais, le russe ou le portugais.
Les chercheurs nous informent que l’âge moyen des enfants des deux groupes était de 8,8 ans et que les parents des deux groupes avaient tous au minimum un diplôme universitaire.
On a montré aux enfants des photos de deux animaux, placées chacune d’un côté de l’écran d’ordinateur, et on leur a demandé d’écouter un enregistrement qui décrivait un animal “qui était méchant” envers l’autre.On leur a ensuite demandé d’identifier l’animal qui était méchant.
Les déclarations des enregistrements comportaient des phrases simples, telles que: ” La vache mort le cheval”, ainsi que des phrases plus élaborées, telles que: ” C’est le cheval que la vache est en train de mordre.”
Trois séries de tests ont été réalisées.
Lors de la première série de tests, les enregistrements étaient lancés sans interruption. Lors de la deuxième série de tests, une voix parlait en anglais d’un sujet sans rapport avec les animaux, et lors de la troisième série de tests, une voix parlait en grec, une langue qu’aucun des enfants ne comprenaient. Les voix des enregistrements ainsi que les voix qui interrompaient ces enregistrements étaient aussi bien masculines que féminines.
Le bruit à l’école primaire
Les enfants bilingues ont donné plus de réponses exactes lors des interruptions en grec, 63% d’entre eux ont donné la bonne réponse, contre 51% des enfants monolingues. La différence entre les groupes lors des autres tests est minime.
Les chercheurs ont remarqué que les enfants bilingues s’amélioraient en grandissant, dépassant les autres enfants à l’âge de neuf ans, comme ils l’écrivent dans la revue Bilingualism: Language and Cognition.
Ils laissent entendre que ces résultats pourraient être dûs à ” un plus grand nombre d’années d’utilisation des deux langues” et à leur habilité à faire abstraction de l’une quand ils utilisent l’autre.
” Il s’agit d’une découverte notable: la capacité à contrôler les interférences s’améliore avec l’âge, mais seulement au sein du groupe d’enfants bilingues,” a déclaré le docteur Filippi.
Il a ajouté que les écoles primaires “sont terriblement bruyantes, par conséquent, la capacité à faire abstraction des nuisances et interférences sonores est particulièrement importante.”
De plus, une étude réalisée sur un petit nombre d’élèves d’une école primaire de Cambridge a montré que les enfants qui parlaient seulement anglais se laissaient plus facilement distraire par le bruit.
Gaëlle Cazavant, 15 octobre 2014
Traduction de l’article de Judith Burns, « Children fluent in two languages learn better in noisy classrooms than pupils who speak just one, research suggests”, Education reporter, BBC News.
