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Le harcèlement scolaire

harcelement 1Le harcèlement scolaire est plus grave que les chamailleries d'enfants. Il faut savoir le repérer et adopter une attitude adéquate.


 

Les adolescents sont « méchants » entre eux

Cet âge charnière implique beaucoup de changements pour l’enfant tant au niveau physique qu’émotionnel ou social. Le groupe et l’amitié tiennent une place centrale dans les préoccupations de l’adolescent qui cherche à se définir en tant que personne. Nous sommes alors face à un groupe de jeunes immatures qui tentent de se définir les uns par rapport aux autres et pour lesquels être « normal » (c’est-à-dire identique au groupe) est essentiel.

Nous observons des « clans », des disputes et des jugements parfois sévères des uns sur les autres. Des amitiés extrêmes, fusionnelles, peuvent naître et être suivies de ruptures violentes. Sans banaliser ces situations, nous pouvons dire qu’elles sont « normales » et participent au développement de l’enfant.

Cependant, si cela conduit à du harcèlement, on est alors face à une situation grave qui peut avoir des répercussions non négligeables dans le futur de l’enfant.

 

Définition

Nous pouvons parler de harcèlement lorsque trois critères sont réunis : la volonté de nuire, la répétition et l’impossibilité de se défendre.

La volonté de nuire est le fait que le harceleur veut porter préjudice à sa victime. Que ce soit des abus verbaux ou physiques ou utilisant internet, nous observons un désir de porter atteinte à l’intégrité de l’autre. Il est perçu comme faible et ne méritant pas sa place dans le groupe, il faut l’anéantir (en vérité, sa différence fait peur).

Ensuite, vient la répétition des agressions sur une longue durée. Le harcèlement est une situation d’agression régulière, qui dure et qui ne trouve pas de résolution voire, qui empire avec le temps.

Et enfin, le sentiment d’impossibilité de se défendre de la victime. La victime n’a pas ou pense ne pas avoir les moyens de réagir. Elle est intimidée, garde le silence et se sent coupable de la situation.

 

Un triangle vicieux

Dans le harcèlement, nous retrouvons trois « groupes ».

Le harceleur qui a un fort charisme et choisit une victime qu’il va humilier afin d’affirmer son désir d’assurance. La crainte qu’il inspire à sa victime lui permet de se rassurer sur son pouvoir et de minimiser ses propres faiblesses. Il est souvent en souffrance lui-même.

La victime, quant à elle, devient harcelée lorsqu’elle « accepte » sa situation. Convaincue de son impuissance et terrorisée par des scénarii de représailles, elle ne se défend pas et la situation s’empire avec le temps.

Le troisième groupe est souvent oublié malgré son importance, nous parlons des témoins. Le spectateur peut être passif (éviter d’être vu avec la victime, respecter la loi du silence) ou actif (faire le guet, rire aux dépends de la victime). Il ne se rend pas compte que son comportement valide les actes du harceleur et surtout que, sans sa participation, la situation de harcèlement n’existerait plus. La peur d’être exclu à son tour ainsi qu’un fort désir d’appartenance rendent la position de témoin très difficile à changer.

 

Prévention

N’oublions pas que dans le cas de harcèlement scolaire, les protagonistes sont tous en souffrance.

Un adolescent sûr de lui, fier de lui-même et confiant a peu de chance de devenir l’un des trois acteurs de la situation

Reconnaitre ces situations et mettre en place des attitudes cohérentes, globales et stables dans le temps est essentiel.

Les adultes sont les garants d’un lieu sécurisant et il faut bien comprendre le harcèlement pour ne plus le banaliser. Un établissement scolaire se doit d’avoir une politique anti harcèlement connue de l’ensemble des adultes et de l’ensemble des jeunes.

En tant que parents, la communication est bien souvent au cœur des résolutions de problèmes. Un lieu de vie familiale où la parole est valorisée, prise au sérieux et engendre des réactions appropriées favorise le développement.

 

Si votre enfant est harceleur, posez-vous la question des causes de la violence qu’il éprouve. Est-il lui-même attaqué dans une autre sphère de sa vie ? Se sent-il insecure, pourquoi a-t-il besoin de rabaisser un autre pour se sentir fort ? Que pourriez-vous mettre en place pour le rassurer sur ses compétences et ses qualités ? La punition, bien qu’essentielle, ne doit pas être la seule réaction.

Prenez le temps de discuter avec lui de ses actions et des conséquences qu’elles ont.

 

Si votre enfant est harcelé, tentez de ne pas réagir trop vite. Il est souvent tentant de vouloir protéger nos enfants à tout prix et de vouloir punir les coupables. Cette réaction n’aidera cependant pas votre enfant sur le long terme.

Prendre le temps d’écouter son vécu est important. Il sort sûrement d’une long ue période de harcèlement et son ouverture doit être accueillie avec calme. Il a eu le courage de parler, il vous fait confiance et partage enfin un vécu douloureux : écoutez-le. Respectez son choix d’en parler ou non avec les adultes de son établissement. Proposez-lui de réfléchir avec lui à toutes les solutions possibles pour se sortir de ce schéma.

 

Si votre enfant est témoin, intéressez-vous à la situation. Il peut être facile de laisser passer les histoires qu’il raconte et de se focaliser uniquement sur ce que lui seul vit « vraiment ». Être témoin est sérieux et si votre enfant ramène souvent la conversation sur le sujet, c’est que ce qu’il vit le touche particulièrement.

Ecoutez et proposez-lui d’ouvrir le dialogue avec les adultes de son établissement. Donner l’alerte est la meilleure façon pour le témoin d’être un acteur positif sans prendre trop de risque quant à son « statut social ».

 

Aude Mouton, psychologue, 03 mars 2014

 

Pour plus d’informationspsychologue.mouton@gmail.com ou www.psycholondres.com

Sources : Vous pouvez aller plus loin : http://www.agircontreleharcelementalecole.gouv.fr/

 

 

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