En Angleterre, la pension n’est pas une punition

 Lorsqu'un petit Français n'est pas sage ou fait preuve d'une grande paresse dans ses études, ses parents le menacent de l'envoyer en pension. A contrario, lorsqu'un petit Anglais se comporte de la sorte, ses parents le menacent de ne pas pouvoir aller en pension!

 

 

 L’internat  est un vrai privilège

C’est en effet bien souvent au Royaume-Uni un véritable privilège de fréquenter un internat et la demande est bien plus élevée que l’offre.

Sur les quelques 200 pensionnats au Royaume-Uni, seuls 36 sont financés par l”Etat, à savoir que l’enseignement est gratuit mais pas l’hébergement. Envoyer son enfant en pension demande donc dans tous les cas un effort financier, qui se situe entre £4500 et £12000 le trimestre pour les écoles privées les plus chères.

Ces frais varient selon plusieurs données :

  • la pension peut être hebdomadaire (weekly boarding, l’enfant rentre chez lui tous les week-ends) ou complète (full boarding, l’enfant rentre chez lui toutes les trois semaines).
  • les frais varient en fonction de la renommée de la pension ou de la qualité des infrastructures.

Cet effort financier, s’il est nécessaire, n’est cependant pas suffisant, et les candidats doivent tous passer un examen plus ou moins difficile selon le niveau académique de l’ecole qu’ils souhaitent intégrer. Les entrées possibles se font à l’âge de 8, 11, 13 ou 16 ans.

Pourquoi un tel engouement et souvent un tel sacrifice de la part des familles?

Surtout au sein de l’aristocratie ou de la grande bourgeoisie, fréquenter une pension peut tout d’abord relever de la tradition familiale: les fils suivent les traces de leur père ou les filles celles de leur mère, dans des établissements huppés et le plus souvent non mixtes.

Mais depuis la fin des années 70, la pension n’est plus réservée à une élite sociale. Le phénomène est patent à Londres notamment, où les externats sont relativement peu nombreux dans le secondaire et très exigeants sur le plan académique, surtout pour les garçons. Pour un grand nombre d’enfants entre 11 et 13 ans, la pension reste alors la seule solution s’ils ne peuvent pas intégrer l’école londonienne de leur choix.

Enfin, l’atout majeur des pensions britanniques réside dans la qualité de vie qu’elles offrent à leurs élèves. Fini le temps des écoles froides, austères et concentrationnaires décrites par les romanciers du 19e siècle !

De nos jours, de plus en plus d’internats s’ouvrent à la mixité et la plupart s’apparentent plutôt à un camp de vacances qu’autre chose – et ce sont les élèves qui le disent.

Toute la semaine, après les cours, ils peuvent sans avoir à se déplacer jouer au rugby, au cricket, au volley-ball, au tennis, nager, ou encore, dans les établissements les plus favorisés comme Eton et Harrow, pratiquer le golf ou le polo. Et les moins sportifs ont à leur disposition des bibliothèques magnifiquement fournies – celle d’Eton renferme même des incunables – des auditoriums, des salles de cinéma etc.

Afin d’assurer le bien-être des élèves, les pensions ont également mis en place un système de tutorat (pastoral care), au sein duquel les enseignants ont aussi un rôle de conseiller, un peu comme un parent de substitution.

Il va sans dire que tout ceci ne grève en rien le niveau académique parfois très élevé des bonnes pensions britanniques, qui fournissent un grand pourcentage d’étudiants aux meilleures universités du pays. On considère alors que les élèves seront d’autant plus diligents qu’ils évoluent dans un environnement agréable et se sentent soutenus moralement.

Enfin, on peut se demander si un roman comme Harry Potter, qui a tenu en haleine des générations d’écoliers pendant plusieurs années, n’a pas contribué à rendre la pension encore plus populaire. L’auteur y décrit en effet Poudlard comme un paradis sur terre, et certains parlent en Angleterre d’un véritable Harry Potter Effect !

Caroline Sulzer

www.frenchworks.co.uk

    caroline@frenchworks.co.uk

Pour aller plus loin :

Boarding School Association : www.boarding.org.uk

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